Thérapie nutritionnelle en néphropathie diabétique

  1. Dr.Schär Institute
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  3. Thérapie nutritionnelle en néphropathie diabétique

De Waal et coll. (2016) ont effectué une analyse de cohorte rétrospective sur la base des données de 265 patients atteints de néphropathie diabétique (stades 3-5) au Centre médical de l'Université du Vermont. Parmi les 265 patients atteints de la maladie rénale chronique (MRC), 147 ont suivi une théapie nutritionnelle encadrée par une diététicienne spécialisée en nutrition rénale, et 118 ne l'ont pas reçu. Le groupe avec thérapie nutritionnelle a connu une réduction significative de la vitesse de filtration glomérulaire (VFG) par rapport au groupe témoin (0,3 ml/min/1,73 m2 contre 9,9 ml/min/1,73 m2, test à 2 échantillons P<0,001). Le délai avant le début de la dialyse, en utilisant l'analyse de survie et la régression des risques proportionnels de Cox, a indiqué que le groupe témoin était 3,15 fois plus susceptible de commencer la dialyse que le groupe suivant une théapie nutritionnelle. De plus, les biomarqueurs de la MRC (calcium, phosphore, HPTH, albumine et azote uréique sanguin) se situaient dans la plage normale à un pourcentage plus élevé dans le groupe suivant une théapie nutritionnelle que chez les témoins.

Dans un essai clinique randomisé portant sur 60 patients diabétiques de type 2 sur une période de 3 mois, Velazques Lopez et al (2008), ont constaté que les patients sous régime pauvre en protéines  (n=29, 0,6-0,8g/kg/jour) présentaient une amélioration de la fonction rénale observée par une diminution du taux d'excrétion urinaire d'albumine (UAER, 1280,7 ± 1139,7 à 444,4 ± 329,8 mg/jour ; p <0,05) et une augmentation du VFG (56,3 ± 29,0-74,2 ± 40,4 ml/min ; p < 0,05).

 

Hansen et ses collaborateurs (2002) ont mené un essai prospectif, randomisé, non anonyme et contrôlé de 4 ans au Steno Diabetes Center. Cette étude a porté sur 82 diabétiques de type 1 âgés de 18 à 60 ans. Pour la consommation de protéines, un régime pauvre en protéines isocalorique de 0,6 mg/kg/jour a été prescrit aux patients du groupe en thérapie nutritionnelle  (n=41) et le groupe témoin (n=41) a reçu un régime protéique habituel (1,0-1,2 mg/kg/jour). Bien qu'un moins grand nombre de patients traités par la thérapie nutritionnelle aient atteint le stade terminal ou soient décédés comparativement au groupe témoin (4 patients vs témoin : 11 patients, P = 0,042, figure 1), la VGF a ralenti considérablement dans les deux groupes pendant les quatre années du suivi (3,9 mL/min/an dans le groupe témoin vs 3,8 dans le groupe recevant un régime faible en protéines). Enfin, le taux d'élimination urinaire des albumines est demeuré de l'ordre de 3,8, chez les patients atteints d'une forme de diabète de type 1.

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Figure 1. Nombre de patients diabétiques de type 1 avec néphropathie diabétique progressive qui atteignent le stade terminal ou décèdent dans les 4 ans suivant le début de l'étude : groupe témoin (histogramme plein) et groupe suivant un régime hypoprotidique (histogramme clair) (adapté de Hansen et al.).

 

Reference

  1. De Waal, D., Heaslip, E., Callas, P. Medical Nutrition Therapy for Chronic Kidney Disease Improves     Biomarkers and Slows Time to Dialysis. Journal of Renal Nutrition, 2016; 26(1):1-9.
  2. Velazquez Lopez, L., Sil Acosta, M.J., Goycochea Robles, M.V., et al. Effect of protein restriction diet on renal function and metabolic control in patients with type 2 diabetes: a randomized clinical trial.  Nutricion    Hospitalaria, 2008; 23(2): 141-147.
  3. Hansen, H.P., Tauer-Lassen, E., Jensen, B.R., et al. Effect of dietary protein restriction on prognosis in patients with diabetic nephropathy. Kidney International, 2002; 62:220-228.