Traitement de l’allergie au blé : recommandations diététiques

  1. Dr.Schär Institute
  2. Dr. Schär Institute
  3. Traitement de l’allergie au blé : recommandations diététiques
Weizen, Tisch

Nous ne disposons actuellement d’aucun médicament pour traiter l‘allergie au blé. Une seule solution : bannir plus ou moins radicalement le blé de l'alimentation. La seule alternative thérapeutique est la mise en place d’un régime sans blé, et, selon le type de manifestation allergique, sans gluten.

Nous ne disposons actuellement d’aucun traitement médical pour lutter contre l‘allergie au blé ou l‘allergie au blé et au gluten. Le seul traitement consiste donc à éliminer le blé  de l’alimentation quotidienne. La démarche est loin d’être simple car dans la plupart des pays, le blé est à la fois un aliment de base et un des principaux ingrédients entrant dans la composition de produits alimentaires en raison de ses grandes qualités technologiques. Cela signifie que le patient, selon l'ampleur de son allergie devra renoncer au blé, à la farine de blé, à l’amidon de blé, au blé soufflé, à la semoule de blé, etc. On retrouve aussi le blé  dans la liste des ingrédients des divers produits suivants : charcuterie, épices, produits panés, plats préparés, sauces, soupes, pâtes alimentaires, produits sucrés (bonbons ou chewing-gum).
Les spécialistes conseillent en outre d’éviter les variétés anciennes de blé que sont l’épeautre, l’épeautre vert (grain vert d‘épeautre récolté avant sa maturation complète et séché), l‘engrain, le blé amidonnier et le kamut. L’observance plus ou moins stricte d’une alimentation sans blé est conditionnée par les allergènes et les mécanismes de défense de l’organisme : réaction immédiate, retardée ou AAIE (en anglais : wheat-dependent exercise induced anaphylaxis). Les produits ne contenant que des traces de blé ou les produits ayant été suffisamment cuits seront parfois bien tolérés.

Recommandations diététiques concernant l’allergie au blé compte tenu du type d’allergie et de sa gravité

Allergie au blé chez l'enfant en bas âge

quelques milligrammes de protéine de blé peuvent suffire à déclencher de graves réactions allergiques. Pour les nourrissons et les bébés qui ont déjà eu une anaphylaxie induite par le blé, il faut supprimer complètement la céréale. On a affaire ici en l’occurrence à des allergènes thermostables qui même sous la forme de traces conservent un fort potentiel allergisant.

Adultes avec réactions immédiates

dans ce cas, le patient supporte généralement une certaine quantité de protéine de blé (plus d'un gramme). Les produits alimentaires emballés portant l'indication „peut contenir des traces du blé“ ne présentent normalement pas de danger. En cas de réaction à médiation cellulaire, la plus faible dose du test de provocation se situe aux alentours de 10 grammes ou plus. On recommande de tester toujours la quantité tolérée au cas par cas.

Personnes allergiques au pollen des céréales et des herbes

ces personnes supportent en règle générale très bien les pâtisseries et le pain mais difficilement les produits qui ne sont pas suffisamment cuit comme le muesli ou la pâte crue. Dans certains cas, les tests allergiques se révèlent faussement positifs et leur pertinence clinique est vraisemblablement faible.

Réactions croisées avec d'autres variétés de céréales

elles sont plutôt rares. Les produits à base de seigle pur, d'orge et d'avoine sont généralement bien supportés à l’exception des personnes sensibles à l‘ Oméga-5-Gliadine. Dans ce cas, on observe souvent une réaction croisée entre les anticorps IgE dirigés contre les Oméga-Gliadine et ceux dirigés contre les sécalines du seigle ainsi que les hordéines de l'orge.

Mise en place d’un régime sans blé

Une alimentation sans blé est lourde de conséquences à long terme. Il s'agit non seulement de supprimer de l’alimentation quotidienne le blé sous toutes ses formes mais aussi de veiller à ce que l’alimentation reste équilibrée et variée. Le remplacement des produits à base de blé par d’autres nutritionnellement équivalents, constitue donc un élément important de la thérapie nutritionnelle pratique. Il faut veiller à un apport suffisant en zinc et en acide folique, mais également en fibres. Le seigle, l'orge, l‘amarante, le sarrasin, le millet et le quinoa remplaceront le blé. L’avoine reste contre-indiquée en l’absence d’exploration, surtout en raison de la possible contamination par le blé lors de la production.

Attention : Vigilance dans les achats

Lire la liste des ingrédients figurant sur l’emballage des produits alimentaires est indispensable en cas de régime sans blé. Les personnes souffrant d‘allergie au blé doivent faire preuve d’une extrême prudence à la lecture des mentions suivantes : gluten, boulgour (blé), couscous (blé), blé dur, farine (blé), amidon modifié (blé), son de blé, malt de blé, protéine de blé, chapelure (blé), farine prégélatinisée, épeautre, amidon de blé sans gluten. Les produits sans gluten ne sont d'ailleurs pas toujours adaptés aux personnes allergiques au blé : on y trouve souvent de l’amidon de blé sans gluten qui peut toutefois contenir des protéines de blé, lesquelles déclencheront une allergie.
 

Traitements différenciés pour l'allergie au blé, la maladie cœliaque et la sensibilité au gluten non cœliaque

Il est intéressant de faire une distinction entre l'allergie au blé de la maladie cœliaque et l’allergie au blé de la sensibilité au gluten non cœliaque. Les pronostics et les recommandations de régime sont spécifiques (effet clinique dose-dépendant en cas de sensibilité au gluten non cœliaque. Chez environ 20 % des patients pour qui l‘éviction du blé induit une régression des troubles, on peut observer une intolérance aux FODMAPs : FODMAPs. Cet acronyme anglais « FODMAPs » réunit les oligosaccharides, disaccharides (lactose), monosaccharides (fructose) et polyols fermentescibles par la flore intestinale. Ces FODMAPs sont d'abord contenus dans les légumes secs mais aussi dans certains types de fruits, de légumes et de céréales, y compris dans le blé.